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Cosima Liszt Wagner, comment déshériter sa fille, un sujet toujours d'actualité

Franz Liszt appelait sa fille « ma terrible fille » Le fut-elle  jusqu’ à déshériter sa propre fille Isolde, la première qu’elle eut avec R.Wagner tout en étant encore mariée et vivant avec son premier mari Hans Von Bülow qui reconnut Isolde, prêt à tout pardonner à Cosima ?

Isolde eut la fâcheuse idée d’épouser un chef d’orchestre suisse Franz Beidler qui risquait de faire de l’ombre à Siegfried, le dernier rejeton que  Cosima eut avec Wagner et l’unique de sexe masculin de ses cinq enfants *.

C’est donc à ce dernier, Siegfried qu’il incombait d’assurer une « digne » descendance d’autant qu’il a choisi de travailler dans le même secteur que papa, la musique et qu’il se piquait d’être chef d’orchestre comme Franz Beidler, mari d’Isolde. Il y en avait un de trop, ce fut Franz qui fut chassé de Bayreuth par sa belle mère Cosima. En 1909, Isolde très fâchée, intenta un procès à sa mère pour être reconnue fille biologique de Wagner, ce qu’elle était, et avoir sa part d’héritage. Hélas Hans Von Bülow l’ayant déclarée comme sa fille, elle fut déboutée. Cette affaire poussa enfin Siegfried toujours célibataire à 46 ans à se marier et à avoir des enfants. Ouf la descendance est assurée mais plus jamais on osa évoquer le nom d’Isolde sur la colline.

A lire Cosima Wagner, la maitresse de la colline  par Oliver Hilmes 

 

*Pour mémoire, les deux premières dont le père est Hans Von Bülow, Daniela  1860/1940 et Blandine 1863/1941 et les trois derniers dont le père est  Richard Wagner, Isolde 1865/1919, Eva 1867/1942 et Siegfried 1869/1930

Liszt et Wagner

Un sujet qui déchaîne parfois les passions. En effet, il y a encore quelques wagnériens passionnés (voire intégristes ?) qui opposent  Liszt à Wagner en mettant à mort le premier pour mieux glorifier le second ...
Sujet à mon avis bien stérile sur lequel je n' épiloguerai pas, ils sont  incomparables. 
Néanmoins, je soumets à votre réflexion la dernière page de l' avant-propos de Georges Liébert à la passionnante Correspondance Franz Liszt / Richard Wagner, édition Gallimard 2013,  présentée et annotée par Georges Liébert:

"aujourd'hui, si le canon de la littérature pianistique comprend plusieurs œuvres de Liszt, ses ouvrages symphoniques et choraux (...) ont presque disparu des programmes de concerts mais l’homme est quasiment sanctifié, tandis que Wagner dont les opéras ne quittent pas l’affiche, est diabolisé. Notre époque a donc plus d’indulgence pour les défauts et les faiblesses de Liszt que pour les qualités de Wagner. Puisse cette édition de leur correspondance contribuer à rétablir entre eux l' équilibre".
Et Liébert d' enchaîner dans une note en bas de page sur  l' œuvre en deux volumes  d' Alan Walker ...en la qualifiant « d' hagiographie lisztienne entachée de nombreuses erreurs ». Reprenant ainsi la critique de Serge Gut auteur d’un des livres concurrents intitulé Liszt.

Toujours dans la veine Liszt et Wagner : Les deux mages de Venise de Philippe André éditions Le Passeur 2015 qui conte « le récit du périple imaginaire de deux génies romantiques Liszt et Wagner dans le labyrinthe vénitien » Pour en savoir plus consultez sur le net « Luminesciences » le Blog de Jean-Pierre Luminet astrophysicien qui vous donnera vraiment envie de le lire. 

 https://blogs.futura-sciences.com/luminet/2015/02/22/les-deux-mages-de-venise-par-philippe-andre/

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FQM liszt-franz.com

Cosima avec son fils Seigfried, le futur chef d'orchestre

Isolde, fille de Cosima, épouse de Franz Beidler, chef d'orchestre

 Richard Wagner   


Liszt apprécie Rienzi dès 1844, mais c’est surtout à partir de 1848 que les deux compositeurs s’engagent dans une relation forte. Cette année, Liszt dirige le Tannhäuser à Weimar. L'année suivante, Wagner,   inculpé lors de l'insurrection de Dresde (épisode du Printemps des peuples) et recherché par la police, est hébergé à l’Altenbourg chez Liszt qui le couvre jusqu' en Suisse. Ce dernier n'a cessé de le soutenir financièrement, Wagner était dépensier et réclamait souvent (voir la correspondance Liszt/ Wagner), il n'a cessé de le promouvoir, de jouer ses œuvres notamment lorsqu'il était à Weimar, de les transcrire pour les faire connaître, d'être son chantre en tous lieux et en toutes circonstances. Admirateur inconditionnel, acceptant tout de Wagner même parfois de se faire dépouiller musicalement.
Leur amitié a tenu malgré de longues périodes où ils ne se voyaient pas, malgré l' inimitié de la princesse Sayn-Wittgenstein à l' égard de Wagner, surtout quand celui-ci prit pour maîtresse puis épousa Cosima la propre fille de Liszt, déjà mariée à von Bülow.  Amitié brisée mais suivie d'une réconciliation en 1872. Wagner en 1876 reconnaîtra toute l' aide  que Liszt lui a apportée en portant  un toast à son ami et désormais beau-père : "Ici se trouve celui qui, le premier m' a soutenu de sa foi(....) et sans lequel vous n' auriez peut être aujourd'hui entendu aucune note de moi, mon cher ami Franz Liszt. "
Wagner appréciait certaines œuvres de Liszt mais il était certes moins dithyrambique que Liszt  ne l' était à son égard . C'est en lisant le journal que tenait Cosima Wagner que nous voyons la double face de Wagner affectant en réalité un certain mépris pour l’œuvre de son beau-père. Il n'appréciait pas trop les Poèmes symphoniques ni la musique religieuse de Liszt (Wagner l’agnostique Liszt le croyant catholique) ni ses œuvres de vieillesse. Dans son journal, à Cosima qui lui demandait ce qu'il pensait du délicat et très innovant « Weihnachtsbaum » (l’arbre de Noël)* que Liszt avait dédié à sa petite fille Daniela von Bülow. Il répondit laconiquement "ce serait trop cruel ". Cosima n'a jamais bien défendu son père, préférant son mari qui, disait-elle, était le seul à l'avoir aimée. Elle a souvent évoqué dans ses écrits la jalousie dont Wagner ne s'était jamais départi à l’égard de son père. Wagner ne pouvait admirer que le pianiste. De la part de Wagner, ce n’est pas étonnant, contrairement à Liszt qui est toujours resté trop modeste à l’égard de ses propres œuvres, ce que reconnaissait Cosima dans son journal, voire complexé, Wagner n’a quasiment jamais douté de lui et n’a jamais hésité à détruire ses relations dans le monde musical lorsqu’ elles lui faisaient de l’ombre. Ainsi de Meyerbeer qui l'a pourtant aidé sans compter et qu'il n’a pas hésité à assassiner avec la plus grande férocité**.

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Pourtant Wagner a beaucoup emprunté à Liszt. Comme d’habitude, ce dernier ne lui en voulut pas et continua à encenser son génie alors qu’il savait que Wagner le dénigrait. Un jour que Wagner lui disait que pour sa Walkyrie il avait volé un de ses motifs, Liszt répondît, "tant mieux au moins ma musique sera jouée" ou lorsque on lui fit remarquer que  Wagner lui avait emprunté le fameux accord de Tristan, il répondit "que m' importe d’être copié par un génie".

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